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Poésies et contes

Publié le 25 Octobre 2014 par Le blog poétique de Lazou

Les lumières de la nuit

C’était dans les dernières années de mon faux trépas que j’avais connu les joies les plus cachés.

Enfouies au fin fond de mon âme, les affres de mes tourments acérés comme des crocs s’agitaient dans le stupre et la débauche.

Je croyais détenir les clés d’une passion volage, mais je me trompais âprement.

Tandis que je marchais dans une cité merveilleuse mais qui n’était pas d’Orient, je cherchais dans l’agitation et le tumulte le calme de mon esprit.

Je voyais des gens qui me paraissaient heureux mais dont la misère se pâmait d’affreux sourires.

Je me croyais un débile parmi les ombres en suivant des femmes pour le plaisir d’imaginer des palais enchantés comme des tombeaux en guise de maisons.

La musique était devenue une fidèle alliée et j’allais parmi les arbres de la ville comme une note dans un rondeau.

Heureux de mon ivresse, je riais tout seul et les gens me regardaient.

J’étais un superbe imbécile et j’imaginais des pièges efficaces pour le cacher à mes amis.

Je relisais des cours qui étaient pour moi comme le dernier stade avant les choses.

Les palais anciens devenaient des fouilles de mon esprit vil et compliqué.

J’avais jeté ma montre dans une catacombe et la forêt urbaine dans laquelle je marchais après avoir quitté la ville s’ornait des fresques antiques de Pompéi.

Les chants des oiseaux me parlaient et, fatigué, je leur demandais tranquillement ma route.

Tandis que le crépuscule se mouvait dans un espace flamboyant, je regardais les pins comme des cathédrales gothiques.

Je me reposais un peu près d’une source et rencontrais une amie qui me rejoignait dans les bois noirs.

Ensemble, nous reprenions la route et la nuit était déjà tombée.

Tandis que nous voulions rejoindre des fêtes exquises mais débiles, le soir devenait un immense palais dont chaque pièce s’offrait à nous.

Nous étions heureux et libres et n’avions pas peur des coups du sort.

Insouciants mes cherchant tout de même à retrouver notre chemin, nous nous racontions l’Orient dans un échange passionné et vaniteux.

De nos bouches, coulait des murmures comme l’eau des Sabil-Kuttab.

Nous parlions un langage si clair que les arbres et les animaux des environs nous souriaient de leurs branches majestueuses.

Sans le savoir nous étions des princes du soir en quête de secrets irréels.

Nous imaginions des montagnes de désert et des dunes comme des pyramides.

Le vent s’était fait tiède et chatouilleux et l’air que nous respirions était bon et sucré.

Mon amie me disait que l’Orient la rappelait à elle d’une voix impérieuse.

J’étais content pour elle mais inquiet car je savais que je ne la reverrai plus lorsqu’elle serait partie.

Mais je comprenais son désir de retrouver ses palmiers antiques qui sont comme des colonnes au seuil des forêts de désert.

Nous étions des poètes que le soir attirait parmi les lumières de la nuit.

Nous avions façonné des édifices de paroles et chaque mot de plus était comme une pierre qui s’ornait des motifs les plus ésotériques.

Notre chemin était une marche sépulcrale et sacrée.

Soudain nous nous séparâmes et je repris mon chemin vers un village.

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