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Poésies et contes

Publié le 2 Novembre 2014 par Le blog poétique de Lazou

Jeunesse

Je crois avoir un jour, avoir raté le bal,

Avoir un peu craché dans une bonne soupe,

En disant de mes maîtres, quand mon vent fut en poupe,

Mes maîtres adorés, que vous futes à deux balles.

Il est des rectifications que seul le temps opère,

Des remords, des regrets toujours inassouvis

En crachant dans la soupe j’ai offensé mon père,

Et mes maîtres aussi – qu’ai-je donc fait de ma vie ?

Qu’il était bon le temps où j’allais par les rues ; m’émouvoir

En rêvant de prestige, de belles choses et de gloire

Des colonnes françaises des châteaux de la Loire

Mais en ignorant tout, n’en rien voulant savoir.

Mes tristes professeurs au savoir comme un ru

Un jour me hélaient et l’autre me mataient

Moi aussi, triste sire : j’allais parmi les rues

Sans savoir si j’étais religieux ou si j’étais athée.

Ô maîtres malheureux : j’étais un roi maté!

J’allais dans les ruelles, le matin, sans savoir, que je ne savais rien – ni Rome ; ni Athènes,

Et j’allais chantonnant –, ni même l’Égypte ancienne,

Ne pourraient un seul jour s’abreuver au lavoir

De mon âme malade

De mon destin débile

De toutes ces salades.

Mon âme si débile et toujours en colère

Pouvait leur refuser toutes les béatitudes

A ces maîtres pressés, à ces jeunes filles en pleurs

A moi aussi enfin – cruelle est l’habitude.

Ne pouvant pas savoir ce qu’était l’insouciance

Puisqu’elle était ma vie, elle serait donc ma mort

j’allais dans les ruelles, seul, comme un matamore

Sabordant ma jeunesse sur l’autel des sciences.

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